Écrite par Goldoni avant de quitter Venise, en grand incompris de son public, cette comédie du XVIIIè s. exalte les couleurs de la vie.
Le tisserand Zamaria a convié chez lui quelques amis, le dernier jour du Carnaval. Les invités arrivent les uns après et les autres. Parmi eux, le jeune dessinateur Anzoletto qui doit prochainement quitter Venise pour Moscou où il est invité par des artisans italiens. Une galerie de personnages hauts en couleurs défile, faisant écho à la propre histoire du dramaturge italien. On danse, on joue, on chante, Peu à peu, les langues se délient, fissurant l’apparente homogénéité d’un groupe qui tente d’inventer un nouveau « vivre ensemble ».
Audacieuse et moderne, la pièce est interprétée par quinze comédiens en costumes d’époque au rythme entraînant de musiques populaires. Clément Hervieu-Léger, Sociétaire de la Comédie-Française, signe un élégant spectacle où tout est finesse et humour dans cet entrecroisement subtil des rapports humains en société…. Sans jamais perdre le sens de la fête !
A l'origine de la pièce
Une pièce en guise d’adieu au théâtre italien. En 1762, Carlo Goldoni désespère de pouvoir imposer la réforme théâtrale qu’il souhaite. Il revendique un théâtre qui abandonne les canevas hérités de la Commedia dell’arte et voudrait que le texte soit le cœur de la représentation. Mais plus que jamais il se sent incompris par le public vénitien. Il décide alors de partir pour Paris. Là-bas, dans la patrie de Molière, peut-être sera-t-il mieux entendu.
Mes caractères sont vrais, simples et agréables,
indépendamment du fond de la comédie
Goldoni
Note du metteur en scène :
C’est Molière qui m’a conduit à Goldoni. Après Monsieur de Pourceaugnac, j’avais envie en effet de continuer à mettre en scène un groupe, de continuer à interroger les rapports complexes qui régissent toute microsociété. Le théâtre de Goldoni est un théâtre de troupe. Il n’y a pas ici de premiers ou de seconds rôles. Il n’y a que des individus qui tâchent de vivre ensemble. Vivre ensemble : c’est cette histoire passionnante qu’il convient de raconter, rappelant ce faisant à quel point le XVIIIème siècle continue cruellement à nous parler de nous. Je souhaite d’ailleurs monter la pièce en costumes d’époque et travailler sur le répertoire de musiques populaires de cette période, tout en m’attachant à une constante recherche d’un jeu théâtral au plus près des acteurs.
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