À la suite d’un accident familial, Icare, alias Courgette, un jeune garçon de 9 ans, se retrouve dans un « foyer pour enfants écorchés ». Une nouvelle vie commence, il rencontre Simon, Ahmed, l’éducatrice Rosy, la mystérieuse Camille et Raymond. Ces jeunes êtres blessés se reconstruisent au fil des jours au sein d’une famille composée de tous les horizons. Là où le jeu et la poésie deviennent une nécessité, ils vont apprendre à se construire, à « s’élever » et à « recoudre » leur cœur… Et puis il y a Raymond, le gendarme, qui va peu à peu endosser le rôle de père de substitution, et qui, grâce à Courgette, va aussi reprendre goût à la vie.
Rencontrer autrui devient la possibilité d’un espoir, hors de tout déterminisme, en faisant preuve de résilience. Après Ma vie de Courgette (deux césars en 2017), Pamela Ravassard et Garlan Le Martelot adaptent pour le théâtre le roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette, en nous racontant une histoire lumineuse et musicale, rythmée par les 5 comédiens-musiciens.
Sans morale et à hauteur de regard d’enfant, la pièce révèle combien les rencontres, l’amitié, l’amour, façonnent la possibilité d’apaiser les peines et de faire naitre un nouvel espoir, hors de tout déterminisme. Rebondir pour ne plus vouloir « tuer le ciel » !
" Des fois les grandes personnes faudrait les secouer
pour faire tomber l'enfant qui dort à l'intérieur."
La résilience pour mieux appréhender la vie
Ce qui m’a tout de suite interpellée, c’est le principe de résilience de Courgette. Les conséquences de notre éducation, le milieu dans lequel nous évoluons qui nous fait devenir ce que nous sommes, malgré nous. Dans 65 Miles, j’abordais déjà des thèmes qui me sont très chers : la transmission, l’âpreté de la vie, le déterminisme social, les conséquences de nos acte, l’enfance qui nous façonne.
J’ai souhaité placer toute ma mise en scène du point de vue des enfants, par les vêtements, le langage, le texte, la posture... Cela permet de faire ressurgir notre propre enfance. C’est cette naïveté et ce principe d’identification qui entraînent le spectateur dans cette histoire bouleversante d’humanité.
Mêler théâtre et musique
Tout d’abord Courgette est là, seul, au cœur même de la narration. Les souvenirs surgissent et reviennent peu à peu, lui permettant de replonger dans son histoire. Les musiciens-comédiens, tapis dans l’ombre, endossent au fur et à mesure les personnages de sa vie. C’est pourquoi j’ai voulu les placer au centre d’un dispositif lumineux, à l’orée du plateau, comme s’ils étaient la partie inconsciente du cerveau de Courgette qui refaisait surface. La musique prend alors de plus en plus de place : la chanteuse devient Camille, le guitariste devient Raymond, le batteur devient Simon, la pianiste devient Ahmed... Tout doucement, l’espace de la mémoire s’entremêle à celui du rêve et Courgette découvre la liberté de l’imaginaire.
Relier comme des constellations, tous nos personnages vont se sauver les uns les autres. Comment rebondir ? Comment la musique, et l’art en général, peuvent-ils révéler toute la beauté de notre humanité ?
Car comme dirait Tchekhov : « il faut vivre, vivre ! »
Compagnie Paradoxe(s):
Paradoxe(s) cherche à faire découvrir au plus grand nombre les formes les plus innovantes de la création contemporaine, et assume son désir de travailler à la fois sur le territoire rural où elle est implantée, et sur les plus grands plateaux de France. Nous revendiquons la dimension politique de notre projet dans notre vision du théâtre comme expérience de l’altérité, ici et maintenant, dans le lien sans cesse renouvelé que le théâtre tisse entre le particulier et le général, l’individuel et le collectif. Nos productions répondent aux deux impératifs qui fondent notre travail : parler à la fois de nous – de quel autre matériau disposons-nous ? – et du monde qui nous entoure – sinon pourquoi monter sur scène ? Nous dévoiler tout en traitant du monde réel : c’est alors que peuvent naître un regard, une poétique, une théâtralité.
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Production : Compagnie Paradoxe(s)
Coproduction : le Théâtre – Scène Conventionnée d’Auxerre. Soutiens : Avec le soutien de la DRAC Bourgogne Franche Comté dans le cadre du plan France Relance, la Région Bourgogne Franche Comté, le Département du Doubs, le Conseil Départemental du Val de Marne, l’ADAMI, la Spedidam, le Théâtre Dijon Bourgogne dans le cadre du plan de soutien, le réseau Affluence, le Réseau Scène O Centre. Aide à la résidence de création : Théâtre Gaston Bernard (Châtillon / Seine).
Partenaires : Théâtre de Beaune, Théâtre de Morteau, les Théâtres de Maisons-Alfort, Théâtre de la Tempête, Théâtre Le Vallon, Théâtre des Béliers.
Construction : Atelier décor de la MC93
Crédit photo ©leacomelli