Après plusieurs années en Suisse pour soigner son épilepsie et une certaine forme d’idiotie (extrême gentillesse), le prince Mychkine retourne dans son pays pour y rencontrer la bonne société russe. Visionnaire sincère et spontané, fondamentalement bon, il sera accepté par cette société cupide et hypocrite comme un être à part. Offrant une nouvelle manière de voir le monde, celui que l’on nomme « L’Idiot » déclenchera chez tous ceux qu’il rencontrera de nouvelles interrogations.
Après le succès du Portrait de Dorian Gray - accueilli en 2017 au Théâtre Debussy et qui a été présenté plus de mille fois, Thomas Le Douarec signe une adaptation ardente et démesurée de l'immense chef-d’œuvre de la littérature russe et dont il se passionne. Sujet théâtral et roman-fleuve de près de 1000 pages, voilà un véritable défi que le metteur en scène relève avec brio entouré d’une troupe de comédiens remarquables.
Une savoureuse adaptation
du chef d'oeuvre de Dostoïevski
Si un homme vraiment bon et noble,
quelqu’un sans calcul ni arrière-pensée…
S’il venait parmi nous tels que nous sommes,
avec notre méfiance, nos préjugés, nos travers,
est-ce que ce serait un bien ?
Est-ce qu’il ne risquerait pas de causer les pires malentendus,
de provoquer le désordre et même une série de catastrophes ?
Entre satire sociale, conte philosophique et pièce comique : une traversée dans les tréfonds de l’âme humaine
La Chute d’un monde
Saint-Pétersbourg est le théâtre de la Russie de Dostoïevski. Cette ville connaît, en son sein, une crise collective et intime sans précédent. L’Idiot raconte cette crise où l’homme est embarqué vers une chute à un moment de l’histoire de la Russie où sourdent les élans de la révolution à venir. Un monde qui s’écroule, par fortes secousses, à l’image des crises d’épilepsie de Mychkine. Un monde dont il est temps de prendre soin pour qu’il ne sombre pas tout à fait. Par sa maladie, Mychkine porte en lui une société malade. Et au nom d’une démocratie à venir, le prince Mychkine veut sauver le monde, soigner les gens qu’il rencontre. En leur révélant leur nature profonde, il fait tomber les masques, piétine avec son cœur l’égo de chacun. C’est absolument monstrueux et magnifiquement généreux.
Note d'intention
C'est avant tout ma passion pour ce roman qui me pousse à l'adapter au théâtre, cette œuvre me hante depuis l’adolescence. Sans parler de ce phénomène avec les "chefs-d’œuvre" : notre vision évolue avec l’âge, à chaque lecture. Nous avons changé et le livre change avec nous ou c’est lui qui nous change ? Manifeste politique et credo de l’auteur, son œuvre a été et restera un livre phare, qui illumine ma vie, l’histoire d’un homme tendu vers le bien mais harcelé par le mal. La bonté et l’amour peuvent-ils réellement sauver le monde ? Il faut y croire...
Thomas Le Douarec
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