OLYMPE(S)

Fille illégitime d’un marquis et d’une bouchère, mère à 17 ans, veuve précoce, Marie Gouze change de nom à 20 ans pour devenir Olympe de Gouges et rejoint Paris. Passionnée de théâtre, conteuse hors pair, dotée d’une répartie géniale, elle intègre une troupe comme actrice, metteuse en scène et autrice. Alors qu’elle sait à peine écrire, les mots deviennent ses armes, la scène, le premier lieu d’une parole engagée – contre l’esclavage, pour le consentement dans le mariage, pour le divorce, pour la justice sociale…

Amoureuse libérée, Olympe se refuse à appartenir à un seul homme. Elle laisse pleinement sa sensualité s’exprimer, sans honte ni tabou. Elle dévore la vie et s’empare de tous les possibles. Mais c’est une femme, et très vite, elle se confronte aux difficultés d’un milieu et d’une époque régis par les hommes. Le 28 décembre 1789, après cinq années d’une lutte acharnée, sa pièce Zamore et Mirza sur l’esclavage voit enfin le jour à la Comédie-Française. La pièce suscite de violentes émeutes. Au bout de cinq représentations, elle est retirée de l’affiche. Excédée de ne pouvoir faire entendre sa voix par la fiction théâtrale, Olympe trouve à 45 ans le moyen de s’emparer autrement de l’espace public, et s’engage comme citoyenne en participant activement aux combats révolutionnaires. Mais à la tribune politique comme à la tribune artistique, elle est huée, moquée, méprisée, et finalement, sa parole, une fois de plus, est passée sous silence.

Olympe est désormais un fleuve prêt à déborder, le flot n’attendant qu’une brèche pour se déverser… On ne la laisse pas parler ? On lui refuse de faire entendre sa voix ? Qu’à cela ne tienne : elle édite ses écrits à ses propres frais, les fait imprimer sur des affiches puis les colle dans tout Paris en signant de son nom… La colleuse Olympe, inventrice avant l’heure du post sur les réseaux sociaux, connaît les risques d’une telle entreprise en période révolutionnaire. Mais rien ne peut plus l’arrêter. La digue a cédé, le flot jaillit, ses mots, sa parole, ses idées inondent l’espace public. En faisant connaître ses prises de position contre le plus acharné d’entre les Montagnards, Robespierre, Olympe sait que son engagement est désormais un engagement à mort. Celui-ci la condamne effectivement en novembre 1793. Elle meurt guillotinée sous une pluie battante en prononçant ces mots : « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ».

Ecriture : Justine Heynemann et Rachel Arditi
Mise en scène : Justine Heynemann
Direction musicale : Manuel Peskine
Scénographie : Marie Hervé
Lumières : Héléna Castelli
Costumes : Julia Brochier
Perruques & maquillage : Julie Poulain
Assistanat à la mise en scène : Capucine Tincelin et Alexandre Lucas-Bécourt

Coproduction :
Compagnie Soy Création
L’Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur Saône,
ZD Productions, La Scala, Théâtre et Cinémas Saint-Maur, T2R – Théâtre des Deux Rives à Charenton-le-Pont, Les Théâtres de Maisons-Alfort, Théâtre Antoine Watteau – Scène conventionnée de Nogent-sur-Marne

Avec le soutien de : L’ADAMI Déclencheur, La SACD Grandes Formes