L’ODYSSÉE

Les Banquets de salut Public sont une initiative partagée des Théâtrales Charles Dullin et de la compagnie Robert de profil. Ils ont lieu dans divers espaces, théâtre, jardins et parcs,… du Val-de-Marne.
Moments de convivialité, les banquets de salut public ont pour objet de faire circuler les grands écrits de l’Antiquité qui ont jeté les fondations de la pensée moderne, jadis appelés « les humanités ».

Homère est un aède grec ayant probablement vécu à la fin du VIIIe siècle avant notre ère. Les deux compositions qui lui sont attribuées (l’Iliade et l’Odyssée) situent leurs actions à l’âge de bronze (peut-être entre le XIIe et le XIVe siècle avant notre ère). La langue employée est une langue hybride, déjà archaïque du temps du poète. La transmission des deux poèmes épiques s’est faite oralement au cours des siècles. Leur forme poétique en hexamètres dactyliques facilitant l’apprentissage par coeur, jusqu’au VIe siècle avant notre ère où Pisistrate, le tyran athénien, ordonna que l’on collecte l’ensemble des récits afin de les mettre par écrit. Il ordonne également qu’une lecture publique des oeuvres soit effectuée chaque année lors des fêtes Panathénée (en l’honneur de la déesse Athéna).

Après dix ans de guerre de Troie, Ulysse, dans sa tentative de retour à Ithaque, voit son voyage empêché par Poseidon, fâché que ce dernier ait rendu aveugle son fils Polyphème. De son côté, Athéna, favorable au roi d’Ithaque, essaie de déjouer les malédictions du Dieu des mers. L’Odyssée est le récit de ce retour qui dura 10 années et verra son héros rejoindre, après 20 ans d’absence, sa fidèle épouse Pénélope.

(…) Il s’arrache de l’oeil le pieu trempé de sang. Il le rejette au loin, de ses mains en délire. Il appelle à grands cris ses voisins, les cyclopes, qui, dans le vent de la falaise, ont leurs cavernes. Ils entendent son cri ; de partout, ils s’empressent. Ils étaient là, debout, tout autour de la grotte, voulant savoir sa peine : «Polyphème, pourquoi ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller en pleine nuit divine ?… Serait-ce ton troupeau qu’un mortel vient te prendre ? … Est-ce toi que l’on tue par la ruse ou la force ?». De sa plus grosse voix, Polyphème criait du fond de la caverne : « La ruse, mes amis ! La ruse ! Et non la force !… et qui me tue ? Personne ! ». Les autres de répondre avec ces mots ailés : « Personne ?.. Contre toi, pas de force ?.. Tout seul ?.. C’est alors quelque mal qui te vient du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien : invoque Poseidon, notre roi, notre père ! ». A ces mots, ils s’en vont, et je riais tout bas : c’est mon nom de Personne et mon perçant esprit qui l’avaient abusé !